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Youssef JOUMANI finisher de la Wildstrubel 50 et du Trail du petit Saint Bernard

On vous l'a dit la saison des athlètes du C2A est lancée ! Et çà monte en puissance !

Après Jérémie Rozier , il y a 15 jours au Trail de la grande Ferme c'est un autre traileur du C2A, Youssef JOUMANI ,qui à enchainé 2 très grosses performances en 15 jours ! Ce dernier nous offre le récit de ses folles aventures ci-dessous!

Une saison qui débute fort pour les Trailers du club !

La route est longue 

... mais le paysage, magnifique. Il est 8h sur la place du village d'Adelboden quand retentit

le son des cors suisses pour nous accueillir et égayer notre attente jusqu'au départ en ce 16 septembre. Le rituel est un peu compliqué, la procédure du retrait du dossard, millimétré avec vérification du sac et puis abandon du sac de délestage pour l'arrivée dans 53 km et 3300m de dénivelé à Crans Montana pour clôturer cette Wildstrubel 50. L'objectif non annoncé est de faire moins de 9h. 8h serait parfait. Le départ est donné par Catherine Poletti qui fait l'animation et qui nous encourage.Les premiers kilomètres se déroulent très bien mais le premier ravito est quand même le bienvenu... puis arrive le km 17 et un début inattendu de crampes. J'attaque alors le combo salvateur “eau + électrolytes” mais il est déjà trop tard car l'estomac s'en est déjà mêlé et la longue descente jusqu'à Iffigenalp annonce des heures sombres.Iffigenalp donc ! Qui marque le début du long chemin de croix: 6km et 1400m de dénivelé en 3h30 pour arriver à la cabane du wildstrubel car les vomissements se sont installés depuis le km17 forçant à réduire l’allure et prolonger ces moments difficiles. La bouche desséchée, des douleurs à l'estomac et la nausée imposent une introspection évidente mais le bonheur d'être au milieu des montagnes est intact quand enfin arrive la cabine du wildstrubel à 2800 m d'altitude. Une vue magique mais une pluie et un froid qui tombent d'un coup, gèlent les doigts quasi instantanément et nous force tous à repartir. Les 10km suivants très techniques imposent une vitesse réduite à tous les coureurs qui en profitent pour faire des selfies et admirer le paysage en s'enjaillant. Puis apparaît l'immense lac de retenue du barrage de Tzeugier, que l'on observe sous toutes les coutures pendant les 45 mn de descente au son oniriques des cloches des vaches noires, A ce dernier ravitaillement au bord du lac, les visages sont fermés. Bien qu'il ne reste que 10 km, l'envie d'abandon se lit nettement sur de nombreux visages (et s'entend aussi) car la longue descente a usé les organismes. Heureusement, ces 10 derniers km à flanc de montagnes abruptes qui donnent le vertige, donnent aussi l'énergie à l'idée d'une arrivée prochaine. A 2 km enfin, on entend le speaker et les spectateurs qui continuent à nous encourager jusqu'à l'arche et la médaille de finisher tant méritée. 

Voilà: 10h pour faire ces 55 km et 3300m le ventre vide avant l'attaque du hamburger de la félicité, bien mérité durant lequel on partage nos déconvenues entre coureuses et coureurs anonymes provenant des 4 coins du monde (Angleterre, Canada, Allemagne, Espagne, Italie...) et heureux d’être là. 10h durant lesquels, on tient, on tient, on tient, grâce à l'entraînement, au mental bien sûr et en pensant à la chance d'être là.

 

2 semaines plus tard "2 salles - 2 ambiances". "Venez rapprochez-vous, merci d'être là, vous allez partir dans 5 mn pour franchir les 60 km de ce trail du petit saint Bernard 

qui vous emmèneront jusqu’à l'Hospice éponyme. Vous êtes 350. les plus rapides mettront environ 7h et pour les plus courageux, 14h seront nécessaires... Vous êtes prêts, 

on décompte ensemble 5, 4, 3, 2, 1 .. partez. Bon courage et profitez…". Les mots du speaker au moment du départ. Troublant: Pas d'arche, pas de ligne de départ, pas de rituels de départ, pas de lumière, pas de cérémoniels…loin très loin des standards.

Il est 6h du matin quand on s'élance avec une amie du hameau des Chapieux, à la bonne franquette alors même que le 2eme du Tor des géants s'élance à nos côtés. La montagne est déjà belle. 5 km plus tard, quand les lacets illuminent la montagne d’une guirlande de frontales, c'est fantastique. Mais le col de l'Ouillon a un prix : pour ce spectacle,  il faut subir 1100 m de dénivelé avec des pentes à 30%. Tout le monde s'isole car la solitude est le seul moyen d'avancer à ce moment là. En haut, les bénévoles nous accueillent à coup de cloche en nous indiquant au loin le premier ravito, largement le bienvenu car les gourdes sont déjà vides. 

Le beaufort d’été est englouti sans respect car le trailer affamé et fatigué ne s'émeut guère des traditions culinaires. En levant la tête, au loin, se dessine le col de Forclaz : un mur de 1 à 2 km de pente à 30% et la barrière horaire juste derrière. Un peu effrayé, la difficulté est à la mesure de ce qui est annoncé: des allures incongrues pour un coureur de 10km... pas un micro-mètre de plat, de la montée, encore de la montée, toujours de la montée… plus d'une heure pour arriver au bout.

Mais je dois arrêter là… encore beaucoup de choses à raconter: les paysages martiens, la course pour la barrière horaire au col de chavannes, les passages de cordes, l’arête du mont Favre, l’arrivée de nuit sur le lac Lago Verney (le mordor) et l’arrivée main dans la main à 20h dans l’anonymat le plus complet et applaudit par le speaker qui se lève pour nous accueillir… 14h d’une aventure de partage, de rires, de doutes et de moments solidaires.. Tout ça grâce à la course à pied.

Superbe !!!!

 


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